Théâtre Alsacien Strasbourg
 
 

La newsletter du TAS, n°20

 En hommage aux Noëls d'antan, Philippe Ritter a concocté un conte qui, une fois de plus, met à l'honneur les traditions alsaciennes. Les beaux jouets du passé servent de fil conducteur à une évocation pleine de chaleur des Noëls d'autrefois, où le sapin faisait scintiller les yeux des petits et des grands. Faisant suite à Julien Henni, qui a incarné le rôle du Holzschumännele dans les courts métrages réalisés par Bernard Kolb , c'est Jean-Paul Humbert qui donne corps sur scène au petit personnage dessiné sur la vaisselle de Michel Streissel, potier à Soufflenheim . Il a trouvé un moment dans son agenda bien chargé pour répondre à quelques questions.
Pour finir, vous retrouverez à la fin de cette lettre les désormais traditionnels conseils d'accès à Strasbourg au moment du Marché de Noël.

Scheeni Wiehnàchte eich alle !

  

«Unter'm Dànnebaam»
Spectacle de Noël de Philippe Ritter
Musique originale de Michel Wackenheim
Chorégraphie de Richard Caquelin
Mise en scène : Bernard Kolb

 

 

Tous les ans, le conte de Noël du Théâtre Alsacien Strasbourg égaye le Noël alsacien, et permet de découvrir les traditions typiques de l'Alsace. Cette année, le TAS propose une nouvelle création, « Unter'm Dànnebaam » de Philippe RITTER avec une musique originale de Michel WACKENHEIM. Bernard KOLB a grand plaisir à mettre en scène un texte vivant qui va plonger le spectateur dans les Noëls d'antan. Tout un chacun retrouvera les images et les odeurs des jouets colorés, placés sous le sapin de Noël parfumé.

Le soir de Noël, Marie s'empresse d'emballer les cadeaux pour ses petits-enfants. Son mari, le potier, va, comme tous les ans, endosser le rôle du méchant Hànstràpp qui viendra questionner les enfants devant le sapin. Il répète son rôle avec entrain. Holzschumännele et Holzschuwiewele, deux personnages qui prennent vie à partir des peintures du potier, assistent en spectateurs à la scène. Arrivent le Hànstràpp, en compagnie du Père Fouettard et du Knecht Ruprecht : ils veulent punir ce grand-père qui joue si mal leur rôle ! Ils vont le kidnapper, tout en jetant un sort à la fête : pas de jouets sous le sapin pour les enfants sages, et pas de décorations pour égayer la fête ! Holzschumännele et Holzschuwiewele vont partir à la recherche du grand-père. Durant leur périple, ils vont découvrir les fabriques de jouets en Alsace, de Wissembourg à Strasbourg. Et le soir de Noël, les jouets seront à nouveau « Unter'm Dànnebaam ».

Bernard KOLB met en scène ce conte de Noël dans le respect de la tradition, tout en apportant une touche d'originalité avec des décors et des costumes colorés, un texte qui met en valeur notre langue. Mais aussi le jeu animé d'une trentaine de comédiens, des situations enjouées qui marient une bonne touche d'humour avec poésie et tendresse. Les créations musicales de Michel WACKENHEIM sont mises en voix par quatre solistes et la chorégraphie des ballets est assurée par Richard CAQUELIN.

 

Les représentations sont données sur la scène de l'Opéra, place Broglie à Strasbourg. Le spectacle joué en alsacien est entièrement surtitré en français et en allemand.

 

Représentations :
en matinée, les 16 et 26 décembre à 15 h,
en soirée, les 20, 21, 22 et 27 décembre à 20 h .

Renseignements et réservations téléphoniques au 06 33 260 300

Achat en ligne sur le site du TAS, www.theatre-alsacien-strasbourg.fr

Les billets sont en vente à la caisse de l'Opéra National du Rhin, place Broglie, de

12h30 à 18h30, et à la Boutique Culture, place de la Cathédrale. 

Renseignements et réservations au 06 33 260 300 ainsi que sur webtas.fr

 

 

 

Distribution :

 

Holzschumännele Jean-Paul Humbert

Holzschuwiewele Michèle Mehn

Marie Fabienne Scharwatt

Guscht Louis Hoennige

Hànstràpp Jérémy Fischer

Knecht Ruprecht Philippe Ritter

Père Fouettard José Montanari

Le contremaître Alain Leseux

Ouvrière 1 Léa Muller

Ouvrière 2 Agnès Delfosse

Ouvrière 3 Sophie Pauli-Rinckel

Ouvrière 4 Andrée Blum

Le colporteur Christian Laffert

Le bûcheron Claude Mathiss

Linel Nicole Burckel

Annemeï Cathie Georger

La cheftaine Elisabeth Ritter

Machiniste 1 Léa Muller

Machiniste 2 Andrée Blum

Machiniste 3 Agnès Chauprade

Le prof Christian Laffert

Le verrier Alain Buchmann

Sa fille Alicia Klinger

La voisine Barbara Jung

Le voisin Christian Fuger

Christkindel Danielle Albert-Laffert

Le capitaine Gérard Schultz

Tournesol Alexandre Sigrist

La Castafiore Marguerite Woerle

Bécassine Carine Jager

 

 


 

 

De nejgierig Storich mecht wisse

 

Il était le gracieux Meiselocker dans le conte de Noël de l'an passé, qui levait les sorts en soufflant dans sa flûte, mais aussi le démon glaçant qui se réjouissait de voir mourir les innocents dans l'inoubliable « Zwei Brüeder », qui évoquait le sort des juifs de Strasbourg en 1349 : le discret Jean-Paul Humbert marque les esprits lors de chaque participation. Homme de spectacle passionné, il évoque un amour pour les planches qui occupe tous les aspects de son existence, de ses loisirs à sa vie professionnelle.

Dans « Unter'm Dànnebaam », tu joues le Holzschumännele , un rôle important. Peux-tu nous en parler ?
Je suis généralement plutôt habitué aux seconds rôles. Je dis ça sans problème parce que je sais que de toute façon tous les rôles sont importants. C'est un personnage consistant, mais pas écrasant, qui est présent dans tous les tableaux. Il n'est pas si facile, parce qu'il a beaucoup de répliques qui se ressemblent, mais avec des nuances subtiles. Le jeu de ping-pong qui l'oppose à sa complice Holzschuwiewele demande beaucoup de concentration. Monter sur scène est de toute façon toujours un challenge, un défi vis-à-vis de soi, mais c'est ce qui fait le charme du jeu : surmonter le trac et l'appréhension, se laisser porter par l'adrénaline. Et c'est un plaisir que l'on partage avec le public !
Le rôle demande tout de même un travail intense pour l'assumer correctement, d'autant plus que j'ai une vie bien remplie. Je l'apprends entre deux rendez-vous, entre deux tâches, ou tard le soir en rentrant à la maison. En fait, je ne peux pas accepter plus de deux pièces par saison. J'ai joué dans une quarantaine de pièces depuis 1995. Je joue surtout dans les contes, mais j'ai adoré les quelques rôles dramatiques qu'on m'a confiés, comme dans « De Polnisch Jud », d'Erckmann-Chatrian, ou « Zwei Brüeder », de Christian Royer. Dans le « Minet Galant », d'après Feydeau, j'avais un rôle plus important. Mais je trouve le conte de Noël très intéressant parce qu'il y a beaucoup de monde, des chanteurs, des danseurs, c'est très riche, très varié. Et puis cette scène est magnifique et prestigieuse, ça met une pression supplémentaire. On a le devoir d'assurer dans cette salle chargée d'histoire.

Tu n'es pas seulement acteur, tu es aussi metteur en scène à Neuve-Eglise. Vous avez d'ailleurs repris cette année « D'r Wihnachtsmann esch e Dracklappe », l'adaptation, par Yannick Hornecker, de la fameuse pièce « Le Père Noël est une ordure ».
Généralement, je ne fais que la mise en scène pour la troupe du Théâtre alsacien de Neuve-Eglise , mais cette année, j'ai joué aussi le rôle de Katia, créé par Christian Clavier dans la pièce. Je suis actuellement président de la troupe et je la mène depuis 25 ans. Nous jouons une pièce par an en novembre. On essaie de choisir des pièces audacieuses, qui sortent un peu de l'ordinaire. On a pas mal programmé des oeuvres d'Armand Laurent ou de Michel Schultz, et même du Goldoni ! Mes parents jouaient tous les deux, de même que mon frère Denis. J'ai gravité très tôt dans le monde du théâtre. Parce que j'ai toujours pris beaucoup de plaisir à observer la manière de jouer des acteurs, j'ai toujours adoré venir voir les pièces plusieurs fois. En fait, je me suis improvisé metteur en scène. Je me suis inspiré de ce que je voyais sur scène ou à la télévision et, plus tard, j'ai suivi des formations de mise en scène avec l'Agence Culturelle d'Alsace . J'allais aussi beaucoup au Théâtre Alsacien Strasbourg. Une fois, je me suis trouvé dans le public aux côtés de François Antoni, avec qui j'ai pu parler de mon désir de mise en scène. Il m'a mis en relation avec Marcel Spegt, qui m'a autorisé à assister à plusieurs répétitions pour que je puisse le voir travailler. J'ai pu mettre tout ça en pratique à Neuve-Eglise.
J'aime le côté créatif du jeu, mais encore plus celui de la mise en scène. Depuis le texte jusqu'au résultat final, c'est un sacré cheminement, où on avance par touches, comme pour une peinture. Le résultat n'est pas forcément celui auquel on s'attendait au départ. Parce qu'on travaille avec des êtres humains, des bénévoles qui ont un travail régulier à côté. Ça oblige à rechercher l'efficacité, à travailler rapidement. Parfois on voudrait aller plus loin, mais on renonce par manque de temps.

Tu as de nombreuses cordes à ton arc, puisque tu as également lancé le festival Décibulles  !
Décibulles est un projet qui a été initié par une bande d'amis au sein du Cercle Saint-Nicolas, le club de jeunes de Neuve-Eglise. C'était une association très dynamique, déjà à l'époque, qui a éveillé en nous une fibre associative précoce. Nous étions plusieurs à aller assister à des festivals de rock, notamment en Allemagne, et on a eu envie de faire la même chose à Neuve-Eglise. On a eu l'idée de proposer un petit plus à côté de la musique et d'organiser conjointement une fête de la bière, avec la possibilité de déguster sur place une bonne quarantaine de bières différentes. Je me suis improvisé programmateur, ce que j'ai fait avec grand plaisir pendant 13 ans. Cette fois encore, j'ai appris sur le tas. Décibulles a été un beau succès dès le départ en 1992, avec 700 participants. L'édition 2018 a accueilli 27 000 spectateurs. C'est désormais le plus grand festival en plein air d'Alsace. Il fonctionne avec l'aide d'une centaine de membres actifs, 800 bénévoles et le travail de trois salariés à plein temps toute l'année. Notre budget est de 1,3 millions d'euros et il est autofinancé à 92 % ! Autant dire que je ne suis pas peu fier du résultat. D'autant plus que j'ai vu naître et mourir de nombreux autres festivals autour de moi. On a accueilli des artistes comme Popa Chubby, Matmatah, Roger Hodgson, La Grande Sophie, Tryo, Louis Bertignac, Goran Bregovic, Thomas Fersen, Emir Kusturica, Alpha Blondy, Arno, Morcheeba, Thiéfaine, IAM, Catherine Ringer, Cypress Hill, Phoenix, ou encore Jain, parmi les plus connus. Aujourd'hui, je suis toujours président de l'association et au nombre des bénévoles.

Parlons travail : tu es directeur des Tanzmatten , à Sélestat. C'est comment de diriger une salle de spectacle comme celle-là ?
Comme il n'y avait pas de fac de rock, j'ai fait une fac de maths ! Ensuite, j'ai travaillé dans l'informatique. J'étais plus cartésien que littéraire, mais dans le fond, je pense que ça m'a apporté une certaine rigueur qui m'a été utile. Finalement, j'ai radicalement changé de voie. J'ai repris mes études et j'ai fait un DU de management d'événements à l'université Robert Schumann. Je me suis donné les moyens de concrétiser mes rêves et je ne l'ai jamais regretté. C'est grâce à mon investissement associatif et théâtral que j'ai décroché ce poste aux Tanzmatten en 2003. Inutile de dire que c'est absolument passionnant. Je suis à la tête d'une équipe de dix personnes qui gèrent différentes activités. Je suis moi-même responsable de la programmation, ce qui m'oblige à assister à beaucoup de spectacles, par exemple à Avignon ou à Paris. J'essaie de programmer parfois des spectacles risqués pour encourager la création et de réussir un subtil mélange des genres. J'ai également accueilli le TAS deux fois pour des reprises des pièces de la saison. A côté de la saison culturelle, il y a aussi un calendrier de 120 événements divers à accueillir, comme des salons, congrès ou réunions diverses. Les pratiques et le public évoluent sans cesse, il faut rester à la page. J'aime dénicher les talents de demain et aider les gens à percer.

Comment as-tu débuté au TAS ?
Après m'avoir permis d'assister aux répétitions pour observer son travail de metteur en scène, Marcel Spegt m'a conseillé de passer l'audition. J'ai été pris pour participer à un conte mis en scène par Jean-Paul Zimmer. J'ai ensuite été pris régulièrement pour des petits rôles. J'ai toujours été plus attiré par le théâtre que par le cinéma, même si je suis un fan absolu de Louis de Funès. Je suis toujours beaucoup allé au théâtre, notamment à Paris, à la Comédie-Française, mais aussi dans les villages alsaciens. J'aime le côté direct, vivant, sans filet. J'observe toujours autant le jeu des acteurs et les effets de mise en scène que l'histoire en tant que telle. Pour moi, le cinéma est un plaisir différent. Quand j'étais lycéen, j'ai fait de la figuration dans le téléfilm « Les Tilleuls de Lautenbach », réalisé par Bernard Saint-Jacques, en 1983, mais ça ne m'a pas fait plus envie que ça.

Quel est ton souvenir le plus mémorable sur scène ?
Ça serait plutôt un souvenir en dehors de la scène ! Dans « De Polnisch Jud », j'avais une petite scène avec Yannick Hornecker. Malheureusement, au moment où nous devions arriver, les acteurs ont enchaîné la scène suivante et il nous a été impossible d'entrer en scène. Par chance, notre intervention n'était pas capitale pour le déroulement de la pièce. Marcel Spegt, le metteur en scène, n'a fait aucun commentaire. Evidemment, comme nous n'étions pas apparus dans la pièce, nous n'avons pas salué au rideau. Nous nous étions costumés et maquillés pour rien !

Qu'est-ce que t'évoquent les 120 ans du TAS que nous avons fêtés l'an dernier ?
Je me dis que c'est une association qui dure depuis si longtemps ! J'ai un immense respect pour tous ces gens qui ont mené l'aventure depuis tout ce temps. Je suis impressionné par cette continuité. Certains y ont investi toute leur vie pendant des décennies de façon exemplaire, parfois même sans qu'on le voie. Je sais ce que c'est que l'investissement associatif, c'est quelque chose que je mesure donc parfaitement. Je connais les difficultés que ça représente. En plus c'est un projet humain, c'est donc forcément compliqué. Depuis mes débuts, en 1995, j'ai vu aussi partir beaucoup de gens, des personnes adorables, de bon conseil, ce qui me rend très triste. C'est douloureux de devoir accepter que les générations passent. Humainement, il se passe beaucoup de choses. Je tire mon chapeau à tous ceux qui ont fait que ça dure. Je trouve que, comme beaucoup de groupes bénévoles, on mériterait plus d'attention de la part des collectivités.

Pour finir, quel est ton lieu préféré à Strasbourg ?
J'ai du mal à répondre parce qu'à vrai dire, je connais assez mal Strasbourg. Quand j'étais étudiant, j'ai fréquenté la Krutenau, l'Esplanade, Neudorf. Le Neuhof a un côté grand village assez agréable. Je n'aime pas toujours ce que Strasbourg devient, c'est de plus en plus bétonné, froid, ça manque de respiration. Je trouve que ce qui a été fait à la gare est discutable. Je préférais le Strasbourg du temps de mes études ! Certes, la piétonnisation et la place accordée au vélo sont un plus, mais globalement, je trouve que ce qui a été fait sur le plan urbanistique n'est pas génial. Tout ça manque d'espaces verts !

 

Propos recueillis par S. Schaetzlé.

 

L'accès à l'Opéra et le stationnement durant le Marché de Noël

Cette année encore, la Ville de Strasbourg a reconduit le dispositif de sécurité du Marché de Noël, jusqu'au 30 décembre.

Accès en tram :

Les stations de tramway Broglie et Homme de Fer ne seront pas desservies du 23 novembre au 24 décembre, de 11h à 20h (21h les vendredis et samedis).


La station Langstross Grand’Rue ne sera pas desservie le samedi de 11h à 21h et le dimanche de 11h à 20h.
La station Alt Winmärik et les arrêts de bus seront desservis normalement.

Précision : ces stations ne sont pas desservies, mais les passagers peuvent rester dans les tramways jusqu'à la station suivante.

Plus d'informations sur le site de la CTS

Nous invitons nos spectateurs à emprunter le tram, ligne B, jusqu'à l'arrêt République et à rejoindre l'Opéra à pied en traversant le pont de la Comédie. La police procède à cet endroit à un contrôle systématique des sacs.

Le service de sécurité de l'Opéra procède également à un contrôle des sacs à l'entrée de l'Opéra, merci de prendre en compte le léger retard que cette fouille peut engendrer.

Pour les personnes à mobilité réduite :

Les véhicules personnels dotés d'un macaron « handicapé », sous réserve de contrôles, peuvent pénétrer dans la grande île s'ils ne s'y garent pas : dépose autorisée, mais pas de stationnement possible.

Le dispositif Mobistras est maintenu.

Pour rappel, chaque personne doit être en possession de ses papiers d'identité ainsi que le chauffeur. Les forces de l'ordre sont en droit de fouiller le véhicule à chaque passage.

Stationnement : Il est interdit dans la grande île.
Les parkings Kléber, Gutenberg, Tanneurs et Broglie sont fermés, sauf pour les abonnés.
Nous invitons nos spectateurs à privilégier la solution des parkings relais-tram.

Plus d'informations sur le site de la Ville de Strasbourg.

 

En espérant que ces mesures indépendantes de notre volonté ne nuiront pas à votre désir de partager avec nous la magie de Noël, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes !

 

Plus d'informations exclusives dans notre programme,
en vente lors des représentations auprès des ouvreuses

 

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