| La newsletter du TAS, n°35
Après une fin d'année marquée par la féerie du conte de Noël, l'année 2023 démarre sur les chapeaux de roues avec la reprise de l'excellent « Weschbelnescht », l'adaptation par Christian Royer de la pièce « Huit Femmes », une comédie policière aux petits oignons qui réserve des rôles de choix à huit comédiennes qui vont s'en donner à cœur joie. Tandis que les répétitions se terminent, « E Stund Ruej », la pièce suivante, est déjà sur les rails et les premières répétitions de chant de « Im Kines », le Singspiel qui conclura la saison en apothéose, ont démarré en fanfare ! Au milieu de cette activité débridée, José Romilly, notre accessoiriste, n'a pas le temps de chômer. Il a pourtant trouvé le temps de répondre à quelques questions et d'évoquer son indispensable travail derrière le rideau. |
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| «'s Weschbelnescht» Comédie policière en 3 actes de Christian Royer Adaptation de la pièce «Huit Femmes», de Robert Thomas Traduction pour le surtitrage : Adrien Fernique Mise en scène de Pierre Spegt |
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| | Le Théâtre Alsacien Strasbourg poursuit sa saison théâtrale avec la reprise de la comédie policière « 's Weschbelnescht » de Christian Royer. Il s'agit de l'adaptation de la pièce de Robert Thomas, « Huit Femmes », créée en 1958 sur la scène parisienne. Pierre Spegt signe la mise en scène de cette pièce à rebondissements, en compagnie de huit comédiennes : Danielle Albert, Andrée Blum, Agnès Delfosse, Catherine Kremmel, Léa Muller, Sophie Pauli-Rinckel, Elisabeth Ritter et Fabienne Scharwatt. |
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| Dans les années soixante, dans une grande demeure en pleine campagne, on s'apprête à fêter Noël lorsqu'un drame se produit. Le maître de maison est retrouvé mort dans son lit, un poignard dans le dos, seul homme parmi huit femmes. Et elles sont toutes proches de la victime. Aucune d'entre elles n'ayant pu quitter les lieux, chacune cherche à découvrir celle qui aurait pu commettre ce crime. Elles ont toutes un secret jalousement gardé qu'elles vont chercher à découvrir, et l'une d'entre elles est forcément coupable. Mais laquelle ? Commence une longue journée d'enquête pleine de suspicions, de disputes, de révélations et de surprise. Un vrai guêpier ! |
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| Dans un registre varié allant de la comédie aux textes dramatiques et historiques, Christian Royer a écrit de nombreuses pièces à succès pour la scène dialectale. Membre du Théâtre Alsacien Strasbourg de longue date, il a toujours défendu notre langue par son écriture riche et des intrigues ciselées. Les représentations sont données sur la scène de l'Opéra, Place Broglie à Strasbourg. Le spectacle joué en alsacien est entièrement surtitré en français. Représentations : en soirée, les 26, 27 et 28 janvier 2023 à 20 h en matinée, le dimanche 29 janvier 2023 à 14 h et à 17 h 30 Renseignement et réservation téléphonique au 06 33 260 300 Achat en ligne sur le site du TAS, www.theatre-alsacien-strasbourg.fr Les billets sont également en vente à la caisse de l'Opéra National du Rhin, place Broglie, du mardi au vendredi de 12h30 à 18h30, et 45 mn avant le début de chaque représentation, ainsi qu'au « 5e Lieu », 5 place du Château. |
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| | | | | | | De nejgierig Storich mecht wisse |
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| | Posé, précis et rigoureux, José Romilly fait tourner dans la bonne humeur l'un des rouages essentiels de la troupe, celui des accessoires. Dans l'ombre, il sélectionne, achemine et met en place les éléments du décor et s'assure, au cours des représentations, que les acteurs entrent sur scène avec, à la main, fleurs, lanternes, boîtes de chocolats, revolvers ou autres bouteilles de champagne. |
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| Nous sommes à quelques jours de la première. Peux-tu nous parler de ton rôle en tant qu'accessoiriste ? L'accessoiriste joue un rôle essentiel pour le montage de la pièce. Il s'agit de mettre en valeur le décor au moyen des accessoires, que ce soient des meubles, fonctionnels ou purement décoratifs, des plantes, des tableaux ou des objets qui seront apportés par les acteurs. Comment travailles-tu avec le metteur en scène ? Je lis le texte et je prends des notes, puis je me rends à notre stock de Reichstett pour prendre des photos d'éléments que je montre ensuite au metteur en scène. Il m'arrive aussi de regarder dans le stock que l'Opéra nous met à disposition si je ne trouve pas ce que je cherche. Parfois, il vaut mieux opter d'ailleurs pour ces accessoires professionnels, qui sont vraiment faits pour le théâtre : notamment leurs verres, qui imitent parfaitement les vrais mais sont incassables. Dans « s'Goldele », j'étais content de voir le roi laisser tomber un de ces verres plutôt que d'être obligé de ramasser de dangereux éclats de verre tous les soirs ! Il arrive aussi que nous soyons tout simplement obligés d'acheter de nouveaux meubles ou accessoires. De nombreux éléments doivent être ignifugés avant de pouvoir être installés sur la scène : les toiles des décors, mais aussi, par exemple, le sapin de Noël du conte. Il est interdit d'allumer des bougies ou cigarettes, même électroniques. L'alcool est également interdit sur scène. Auparavant, les metteurs en scène nous fournissaient des listes précises de ce qu'ils souhaitaient voir sur scène, mais aujourd'hui ils nous laissent plus ou moins carte blanche. Nous avons toujours réussi à nous comprendre. Sur les plus grosses productions, il m'arrive de rencontrer le metteur en scène en dehors des répétitions pour pouvoir travailler à part avec lui. Parfois, j'aime mettre un peu de ma touche personnelle en choisissant plutôt tel élément de décor plutôt qu'un autre. Mais toujours avec l'accord du metteur en scène, bien sûr. |
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| | Comment fais-tu pour t'y retrouver dans notre vaste stock d'accessoires ? Il est vrai que nous commençons à être à l'étroit et qu'il est par conséquent assez difficile de trouver ce que l'on cherche. Par chance, j'ai une bonne mémoire visuelle. Il y a quelques années, nous avons commencé un catalogue, mais il a vite été dépassé. Mais je sais maintenant à peu près où sont les choses.
Est-ce que tu bricoles des accessoires toi-même ? Mon gendre aime travailler le bois et est très bien équipé en outils adaptés. Avec lui, j'ai fabriqué une armoire qui a joué dans « De Journal vun de Anne Frank », les caisses de marchandise et le brancard de « Im Scapino sinni Faxe », un panneau en bois pour « 's Goldele » et une table qui va jouer à la fin de la saison dans « Im Kines ». Quels sont les moments les plus stressants de ton travail ? Sans aucun doute, le moment de la générale. Toute la difficulté, c'est de ne rien oublier de ce qui a été prévu, ce qui nous condamnerait à retourner au stock en quatrième vitesse. C'est vraiment le moment de vérité, où on croise les doigts pour que les meubles aient effectivement la bonne taille, prennent leur place dans le décor et permettent aux acteurs, qui les découvrent pour la première fois à ce moment-là, de trouver facilement leurs marques. C'est vraiment un stress particulier.
Tu participes depuis de nombreuses années, comment as-tu débuté au TAS ? En juin 2012, en lisant le journal, ma femme a vu une petite annonce qui disait que le TAS cherchait des bénévoles pour aider au chargement et au déchargement des camions de décors et d'accessoires. Comme j'étais à la retraite après avoir travaillé à la DDE et à la Dir Est et que je n'étais plus chez les pompiers, elle s'est dit que ça pourrait m'intéresser. J'ai commencé en même temps que Germain Fritsch. Au bout de ma première saison, où j'ai été ravi de découvrir les coulisses de ce théâtre que je connaissais depuis la salle, Jean-Marie Lett, qui était accessoiriste, et Gérard Haessig, le coordinateur technique, m'ont proposé de leur donner un coup de main sur « Wiehnachte im Cirque Hoppla ». J'ai été ravi de côtoyer les acteurs. Depuis la salle, quand on les voit jouer depuis des années, on pense qu'ils sont peut-être inabordables, mais en réalité c'est tout le contraire ! |
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| | Dans « D'Millionepartie », tu as effectué un petit pas de deux avec Louis Hoennige lors d'un changement de décor à vue : qu'est-ce que ça fait de se retrouver sous les feux des projecteurs ? J'avais déjà fait un bref passage de figuration dans « Pension Scholler », où je suis apparu en serveur. Et je suis fier d'avoir même eu quelques lignes de texte dans « D'r Herr Maire », ce qui était une première pour moi ! Pour « D'Millionepartie », j'avais le trac. Je ne pense pas que je pourrais jouer un vrai rôle, je ne saurais jamais à quel moment entrer sur scène ! Heureusement que les régisseurs de scène, Elisabeth et Jean-Marie Lett (et Mylène Huber, avant eux) sont là pour dire aux acteurs quand c'est à eux de jouer ! Heureusement que j'avais ma scène avec Louis Hoennige ! Il est très naturel et j'étais très à l'aise de jouer cette petite scène sans paroles avec lui. |
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| | Quels sont tes souvenirs les plus mémorables au TAS ? Pour moi, c'est sans conteste « E Wiehnachtsgschicht », l'adaptation par Jean-Paul Zimmer de « A Christmas Carol », de Dickens. C'était une production gigantesque que nous avons été contraints de jouer en alternance avec un opéra : nos décors étaient posés devant ceux de cet autre spectacle et nous avions très peu de place. Or il y avait beaucoup de monde, beaucoup d'accessoires et beaucoup de changements de décors. Je me souviens du lit d'Ebeneezer Scrooge qu'il a fallu pousser sur scène à un moment et qui est passé à un centimètre près entre les différents éléments du décor !
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