Théâtre Alsacien Strasbourg
 
 
La newsletter du TAS, n°25
 
Les effluves de vin chaud et de bredle qui remplissent les rues de Strasbourg ne trompent pas : Noël arrive ! Le grand sapin de la place Kléber est en place, les rues du Carré d'Or se sont parées des décorations les plus somptueuses et les maisonnettes du Marché de Noël se serrent au pied de la cathédrale et de la place Broglie. Pour le Théâtre Alsacien Strasbourg, c'est l'heure du conte de Noël, une tradition qui remonte aux années 20 et qui permet de partager avec les plus jeunes le plaisir d'un conte féerique dans une langue toujours vivante. Avant de découvrir à la fin de cette lettre les conseils d'accès au théâtre à l'époque du Marché de Noël, la comédienne Sophie Pauli-Rinckel, toujours élégante et naturelle, a accepté de répondre à quelques questions en compagnie de sa fille Sarah, huit ans, qui fera ses premiers pas sur la scène. Scheeni Wihnàchte !
 
 
«'s arm Baronnessel»
Conte de Noël de Joseph HOLTERBACH
Chorégraphie de Richard CAQUELIN
Vidéo : Bernard KOLB
Mise en scène : Pierre SPEGT
Durée : 2h30
 
 
 
Depuis plus d’un siècle, le Théâtre Alsacien Strasbourg participe activement au maintien d’une tradition propre à l’Alsace, le « Wihnachtsmärel ». Le conte de Noël est un moment unique de poésie et de charme, le tout en dialecte alsacien. Il s’agit d’un spectacle vivant pour petits et grands, réunissant sur scène la musique, la danse et le théâtre.
Afin de perpétuer le répertoire d’un genre très spécifique, le TAS propose un texte original de Joseph HOLTERBACH « ‘S arm Baronessel », inspiré des personnages du conte traditionnel de « Cendrillon ».

Lisel, la « Cendrillon » alsacienne, n'a plus sa chère maman. Sa belle-mère, la baronne, gâte ses filles mais déteste Lisel. Confinée dans sa cuisine, elle est chargée des travaux les plus pénibles. Mais elle est persuadée que sa bonne maman veille sur elle en lui envoyant les oiseaux et les nains qui l'aident dans son travail.
Arrive le fou du roi avec une invitation à une fête au château, où le prince Alex doit choisir sa future épouse. La baronne ira avec ses filles, mais sans Lisel. Elle aussi aimerait y aller et son désir sera exaucé par la Fée de la forêt qui l'habille d'une magnifique robe et de souliers dorés. Mais elle devra quitter la fête avant minuit !

Même si le conte est bien connu, l’innovation vient par la mise en scène et par la poésie de la langue. Pierre SPEGT met en relief la beauté du récit en faisant appel à toute une kyrielle d’intervenants : les comédiens de la troupe dans de magnifiques costumes traditionnels, de la musique entraînante, des danses folkloriques et un ballet classique sous la direction de Richard CAQUELIN.

Représentations : en soirée à 20h, les 23, 27 et 28 décembre et en matinée à 15h, les 22, 26 et 29 décembre.

Renseignement et réservation téléphonique au 06 33 260 300
Achat en ligne sur le site du TAS, webtas.fr

Les billets sont en vente à la caisse de l'Opéra National du Rhin, place Broglie, de 12h30 à 18h30 et à la Boutique Culture, au 5e Lieu, place du Château, du mardi au samedi de 11h à 19h et le dimanche de 11h à 17h.
 
 
Distribution :

Rougele / Lisele......................Bénédicte Keck
Madame la baronne................Fabienne Scharwatt
Zipferle....................................Carole Werner
Zupferle...................................Michèle Mehn
Casimir....................................Julien Henni
Schlungungeri.........................Jérémy Fischer
D’r Kinni...................................Philippe Ritter
Prinz Alex................................Vincent Schultz
Prinzessel................................Emeline North
D’r Naar...................................Jean-Paul Humbert
Martin......................................Claude Matthiss
D’Waldfee................................Danielle Albert
Stumperle................................Louis Hoennige
Bumberle.................................Alain Leseux
Stopferle..................................Agnès Chauprade
Ropferle...................................Christian Fuger
Alti Frau 1................................Nicole Burckel
Alti Frau 2................................Agnès Delfosse
Alti Frau 3................................Elisabeth Ritter
Jungi Frau...............................Sophie Rinckel
Kinder......................................Freya, Sarah, Antoine
D’Windsbrüt.............................Cathie Georger
 
 
 
De nejgierig Storich mecht wisse
 
Les vocations de bon nombre de comédiens actuels de la troupe sont nées en faisant de la figuration lors d'un conte de Noël dans l'ombre de leurs parents. Cette année, « ‘s arm Baronessel » offre la possibilité à plusieurs jeunes de faire leurs premiers pas : les spectateurs pourront découvrir Freya, la fille de Bénédicte Keck, Antoine, le fils de Claude Matthiss, et Sarah, la fille de Sophie Pauli-Rinckel. Après une répétition, au début du mois de décembre, ces deux dernières ont accepté, avec beaucoup de décontraction, de répondre à quelques questions.
 
Vous jouez toutes les deux, mère et fille, dans le conte de Noël. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?

Sophie : J'ai expliqué à Sarah comment ça allait se passer, qui fait quoi, qu'on répéterait d'abord dans une salle et pas sur la grande scène et je lui ai appris les trois phrases qu'elle doit dire. On se répète notre scène à midi quand on mange et qu'on est juste toutes les deux.

Sarah : Je pense surtout à mon texte et à ma scène quand je suis à l'école. Mes copains ont demandé qui parlait alsacien. Ma meilleure copine le parle et je lui demande de m'apprendre. Mon amoureux aussi parle alsacien. A l'école, un monsieur (Serge Rieger, le vainqueur du concours « d'Stimme » 2018) vient chanter en alsacien en s'accompagnant de sa guitare et j'aime beaucoup ces moments.

Sophie : Sarah est dans une classe franco-allemande. Elle parle allemand avec son père et français avec moi, mais pas alsacien. C'est elle qui m'a demandé pourquoi elle ne le parlait pas. Du coup, on essaie de s'y mettre. Elle comprend presque tout, mais elle a du mal à former des phrases.

Sarah : J'ai aussi demandé à mes grands-parents de me parler alsacien.
 
 
Sophie : Mes parents ne me parlaient que très rarement en alsacien quand j''étais petite. Mon grand-père parlait très bien français et le parlait beaucoup. En fait j'ai appris l'alsacien au contact des gens du village. Pour en revenir au théâtre, personnellement j'apprends mon texte pendant que je fais autre chose, par exemple quand je fais du repassage, je le pose sur un pupitre et je l'apprends en travaillant. Ou alors je le pose à côté de moi sur le siège quand je conduis. J'ai une mémoire très visuelle.

Sarah : Maman m'a proposé de participer à la pièce. J'ai tout de suite dit oui. Je n'ai pas eu peur, mais ça me stresse quand même un peu, parce que je ne n'ai jamais vu comment c'était de l'autre côté du rideau.

Sophie : Je l'emmène au théâtre depuis qu'elle est capable de rester assise au moins pendant un acte. Au début, elle n'assistait qu'aux actes dans lesquels je jouais.

Sarah : J'ai vu le dernier conte de Noël. Je ne comprends pas tout, mais j'essaie de deviner et parfois de suivre le surtitrage. J'ai aussi déjà vu jouer papi au théâtre d'Auenheim. J'ai aussi déjà vu des pièces à Soufflenheim. Je ne sais pas si le fait de jouer va me plaire, puisque je n'ai pas encore essayé. Moi, je rêve de devenir chanteuse.

Sophie : Je suis contente de jouer avec elle. J'espère qu'elle aura le goût du théâtre. C'est elle qui a eu envie de participer : je ne l'ai pas forcée. C'est bien de partager ça avec elle, de lui montrer ce que je fais. En tout cas elle est depuis très motivée pour parler alsacien !

Sophie, comment as-tu débuté au TAS ?

Quand j'étais petite, à Roppenheim, j'ai fait partie pendant 10 ans de la troupe de théâtre des enfants avec les copains du village. On jouait des pièces en un acte avant celles des adultes. Mon père y a joué pendant 30 ans. Mon frère aussi, mais comme il ne comprenait pas l'alsacien, il était obligé de l'apprendre en phonétique ! Lorsque j'étais étudiante à Strasbourg, j'allais voir les pièces du TAS. Je connaissais Yannick Hornecker, parce que j'allais acheter chez Magix, dont il était responsable, du matériel de prestidigitation pour mon frère. Je lui ai dit que je l'avais vu sur la scène du TAS et que j'avais moi-même déjà joué à Roppenheim. C'est lui qui m'a conseillé de présenter ma candidature. J'ai écrit, mais je n'ai été contactée que deux ans plus tard pour une audition. Je l'ai passée au printemps 1998, en même temps que Julien Henni, Guy Riss, Laurence Crosnier et Raphaël Acker. Je joue depuis la 101e saison. Quand j'ai joué le Christkindel dans un conte de Noël, Marie-Louise Laffert m'a donné ce surnom pendant des années ! J'ai aussi joué en français et en plein-air durant les Nuits théâtrales de Marlenheim quand j'ai habité ce village. J'aime tous les types de spectacles vivants. J'aurais adoré jouer avec mon père, mais ça ne s'est jamais fait.

Tu es également très impliquée dans la vie de ton village...

Je suis née à Roppenheim. J'ai été citadine à Strasbourg pendant mes études, puis j'ai habité à Marlenheim avec mon mari Marco, avant qu'on construise à Roppenheim pour s'y installer. Les grandes villes sont trop anonymes, je trouve difficile de s'y intégrer. Comme je ne travaille pas, je profite d'avoir du temps pour en donner aux autres. Je m'investis beaucoup auprès de l'école. Mes parents étaient très impliqués eux aussi dans la vie du village. C'est eux qui m'ont inculqué les valeurs associatives. J'habite dans un petit village et j'aime les gens, j'aime que ce soit vivant et cordial. Je suis vice-présidente de l'Harmonie. J'en suis membre depuis 20 ans alors que je ne joue d'aucun instrument !
Je suis également conseillère municipale. C'est mon premier mandat. Je suis aussi une des chevilles ouvrières du Carnaval, une institution vieille de 65 ans. L'an passé, notre village de 1000 habitants a accueilli 10 000 personnes, c'était un événement ! Toutes les associations du village mettent la main à la pâte : le Troisième Âge, le Foot, l'Harmonie et la paroisse. Depuis quelques années, nous organisons également une fête de la bière, qui prend de plus en plus d'ampleur ! Je veux faire vivre mon village, alors je m'investis.

Quel est ton souvenir le plus mémorable sur scène ?

L'an dernier, pendant le conte de Noël « Unter'm Dànnebaam », de Philippe Ritter, je jouais une ouvrière à la sortie de l'imprimerie de Wissembourg. A un moment, Alain Leseux est arrivé sur scène et j'étais persuadée qu'il ne devait pas être encore entré, tant et si bien que j'ai inventé une réplique pour le persuader de quitter la scène. Je devais être bien persuasive, parce qu'il s'est mis à douter lui-même et qu'il est sorti. Evidemment, je m'étais trompée et il a dû trouver un prétexte pour entrer à nouveau et nous permettre de jouer notre scène comme prévu. Je me souviens aussi d'une scène, il y a plus longtemps, où mon parler rural de Roppenheim m'a échappé sans crier gare. C'était l'une des dernières répliques de l’acte : la conclusion a fait un peu brouillon ! Au rideau, Jean-Paul Zimmer m'a fait les gros yeux. Vingt ans après mes débuts au TAS, je remarque que j'ai toujours du mal à parler strasbourgeois.
 
 
Que t'inspirent les 120 ans que nous avons fêtés en 2018 ?
 
Les 120 ans m'inspirent de la fierté et de l'inquiétude pour les 120 prochaines années. Je suis bien sûr préoccupée par l'avenir de notre troupe. Dans quatre ans, l'Harmonie de Roppenheim fêtera ses 100 ans, ce qui m'inspire les mêmes sentiments.

Pour finir, quel est ton lieu préféré à Strasbourg ?

J'ai passé mes années collège à Notre-Dame-de-Sion, boulevard de la Dordogne, où j'étais interne, je suis donc assez attachée au quartier des institutions européennes. Mais j'ai aussi beaucoup aimé habiter à Neudorf, rue du Chanoine Staub. Le quartier combinait les attraits de la ville et une certaine douceur de vivre villageoise. Notre regretté monsieur Antoni, comédien du TAS, habitait d'ailleurs juste à côté, avenue Jean-Jaurès.
 
 
Propos recueillis par S. Schaetzlé
 
 

Accès au théâtre pendant le Marché de Noël :

Garez-vous dans un relais-tram (4,20 euros, 4,70 euros à la Rotonde), ouvert 7j/7 de 4h30 à 1h30 le lendemain. Tous les passagers du véhicule bénéficient d’un ticket de tram aller-retour, avec ou sans correspondance.
Empruntez la ligne B et sortez à l'arrêt République, qui est le plus proche du théâtre.
Nous vous invitons à accepter et anticiper les contrôles aux différents points d’entrée opérés dans le but de garantir la sécurité de tous.

La circulation est totalement interdite sur la Grande-Ile de 11h à 20h (21h les vendredis et 22h les samedis), sauf ayants-droits.

Le stationnement est interdit en voirie sur l’ensemble de la Grande-Ile le 24h/24 et 7j/7 du 21 novembre 2019 à 22h au 23 décembre 2019 à 18h. En outre, le stationnement est interdit dans les parkings Kléber, Gutenberg, Tanneurs et Broglie sauf pour les abonnés.

En ce qui concerne le tram, la station Broglie ne sera pas desservie pendant toute la durée du Marché de Noël 24h/24.
Les stations Homme de Fer, Langstross Grand’Rue et Alt Winmarik (toutes les stations de la Grande-Ile) ne seront pas desservies aux heures d’ouverture des marchés. Les passagers pourront néanmoins rester dans les tramways qui circuleront dans la Grande-Ile pour desservir les prochaines stations situées hors périmètre de l’ellipse insulaire.
Les lignes de bus L3, L6, 4, 10 et N1 sont déviées hors de la Grande-Ile et les lignes 14 et 24 à Etoile Bourse sont coupées durant toute la durée du Marché de Noël
Précision : ces stations ne sont pas desservies mais les passagers peuvent rester dans les tramways et descendre à la première station ouverte.

Plus d'informations sur le site www.strasbourg.eu.

Téléchargez le plan d'accès au Marché de Noël en cliquant ici (pdf).

Plus d'informations exclusives dans notre programme,
en vente lors des représentations auprès des ouvreuses.
 
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